jeudi 9 août 2012

Le Régime et le Gouvernement Marocains légalisent l’avortement… de toute tentative de changement





Depuis qu’une partie de la société civile Marocaine a inondé les rues le 20 Février 2011, répondant a un appel lancé sur Youtube et Facebook par les jeunes du Mouvement de contestation, plusieurs indicateurs démontraient déjà que Abdelilah Benkirane, Leader du Parti de Justice et de développement et chef du gouvernement Marocain actuel, avait fait le choix de ne pas participer aux manifestations dont les revendications légitimes ne faisaient que refléter  les demandes du peuple Marocain.

Parmi ces revendications on pourrait citer parmi d’autres un système judiciaire indépendant, constitution démocratique, monarchie parlementaire, séparation de pouvoirs, liberté d’expression, libération des détenus politiques, combat contre la corruption, poursuite en justice des "grands" corrompus, généralisation de l’éducation…

Le mouvement du 20 Février, démocratique, ouvert et sans Leader, soutenu par des dizaines de milliers de Marocains qui se sont multipliés dans les rues le 20 Mars- même après le discours du roi- était un mouvement aussi fort par sa diversité que vulnérable aux infiltrations du Makhzen, et ses jeunes militants a la propagande, la pression et la mesquinerie des services secrets. Entre les campagnes violentes de matraquage et l’endoctrinement du peuple contre le M20F, les rangs des manifestants se sont retrouvés radicalisés et réduits a des minorités d’ultra activistes dans certaines villes, tandis qu’une tranche beaucoup plus grande et diverse a continué a participer aux manifestation dans d’autres villes comme Taza, El Hoceima, Casablanca et Marrakech.

Par ailleurs, des villages avoisinant Taounate et Larache ont récemment connu des bouillonnement plus intenses pilotés par la majorité de leur population militant pour des revendications de justice sociale et pour la répartition équitable des richesses dans leur région. 

En effet, la région d’Al Hoceima compte a elle seule 49 cas d’abus des droits de l’homme recensés par l’Association Marocaine des Droits de l’Homme dont 15 activistes auraient été relâchés quelques heures après leur arrestation, 14 ont déjà complété leur sentence, et 20 sont toujours incarcérés avec des peines qui varient entre 5 mois et 5 ans en plus d’amendes allants jusqu'à 100 000 dirhams, nous rapporte Youssef Raissouni, Président de la section Rabat de l’AMDH.

L'intervention des soldats dans le village de Chlihate contre les 3000 habitants révoltés a fait plusieurs blessés dont des femmes et enfants, en plus de dizaines de maisons saccagées par les autorités. Des bombes lacrymogènes utilisées lors de l’intervention dont la date d’expiration était dépassée ont causé des  éruptions cutanées purulentes chez les villageois.


Aussi, plusieurs jeunes activistes ont entamé des grèves de la faim lors de leur incarcération dans des conditions déplorables. On pourrait citer le cas Erroussi qui avait dépassé les 90 jours de grève de la faim suite a son arrestation lors d’une manifstation d’étudiants a Taza, et dont la sœur nous a raconté en détail des abus multiples et torture physique allant de bouts de chiffons imbibés d’essence dont la police lui a rempli la bouche jusqu'aux coups qui ont causé des fractures et autres blessures dans son corps.  



Les autorités Marocaines, a present a court de distractions et de pompes a espoir, ont accéléré le rythme de répression et le nombre d’arrestations des jeunes activistes. En effet, ni la nouvelle constitution ni le nouveau gouvernement n’ont réussi a relever le défi et installer un sentiment de changement positif ces 12 derniers mois. Le régime en place et les "grands" corrompus sont sortis indemnes de l’année des révolutions Arabes, encouragés par des personnes telles que Abdelilah Benkirane. Ce dernier a fait pression sur la jeunesse et les membres du PJD et a par conséquent contribué a former un bouclier protecteur au lieu de grossir les rangs des manifestants en appelant soutenir et noyer les minorités par la majorité du peuple auquel appartiennent les revendications de dignité et de justice sociale.

Les déceptions des personnes ayant choisi de voter durant les législatives du 25 Novembre 2011 se succèdent. Les dettes s’accumulent entre FMI et les milliards empreintés aupres des Pays du Golfe récemment. Le prix du Gasoil a fait un bond incompréhensible. Le gouvernement de Mr Benkirane est noyé dans  l’engrenage intra-gouvernemental, le tourbillon supra-gouvernemental royal et makhzenien, et puis la collection impressionnante de virus ambulants de moufsidine et les cancers intra et inter-ministeriels.

Mr. Benkirane pensait-il a tort pouvoir vaincre les forces du mal en les protégeant ? Nous étions dans une conjoncture favorable au changement durant laquelle sa présence et celle de la majorité auprès des manifestants et du peuple aurait arraché de vraies acquis et aurait offert au gouvernement suivant des vraies avancées en termes de prérogatives dignes d’une réelle transition démocratique.

Au lieu de cela, nous sommes en présence d’un chef de gouvernement frustré, s’excusant au roi officiellement pour une phrase simple ne contenant aucune atteinte a quiconque et ne reflétant que la réalité du Maroc : Aujourd’hui, l’homme qui détient le pouvoir dans ce pays est le Roi (enfin… par son biais, plusieurs hommes autour de lui).

Et la confusion nationale continue dans une approche qui ne peut être qualifiée que de «Mediation & Damage Control »

Nous pouvons citer parmi les raisons derrière ce chaos national : La guerre froide (qui s’embrase) des partis formant le gouvernement de coalition, la soif du pouvoir et les conflits d’intérêts des responsables. De plus, la rigidité bureaucratique et les restrictions et nominations makhzano-royales ainsi que les corrompus qui continuent a combattre toute initiative pouvant les placer derrière les barreaux ne risquent pas de faire avancer les choses. Sans oublier le système sécuritaire, la DST/ ministère de l’intérieur qui –dans un élan de stupidité ultime - ont décidé de « se venger » d’une jeunesse de patriotes a peine florissante en s’alliant a des juges pour les incarcérer alors que le nouveau ministre de la justice, Mr Ramid, ne pouvant admettre ces faits, choisit de poursuivre le cheminement de ses prédécesseurs en niant l’existance de détenus politiques au Maroc.

La nomination de Jettou a la tête de la Cour des Comptes vient couronner cette mascarade de résistance au changement. Comment un financier ayant géré les affaires du Roi peut il devenir a la tête de l’instance qui rend compte des finances publiques sans que cela n’indigne la majorité des Marocains?

Ah oui… Ils ne savent pas. Mais certainement, grâce au démenti de Mr. Daoudi, ils bénéficieront tous de formations supérieures gratuites de qualité qui les aideront a comprendre la chose publique pour ensuite recevoir des promesses d’emploi et des centaines de positions ouvertes pour eux, occupées a présent par les familles et proches de responsables dans lesdits ministères et administrations publiques.

Nous sommes a Allah, et a lui nous retournons… Mais en attendant, nous sommes a la rue, et a elle nous retournerons.

W Mamfakinch

Zineb BELMKADDEM

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